Tenez-vous bien : ils s’en viennent nous l’enlever

Tenez-vous bien : les conservateurs s’en viennent nous enlever nos congés de maladie!… Si on les laisse!

Eh oui, c’est la Semaine de la fonction publique; belle occasion pour Tony Clement de nous remercier de notre dur labeur, mais il a choisi, au lieu, de nous donner un mauvais cadeau. Vraiment, Tony, tu n’aurais pas dû!

Si l’attaque contre les droits pour lesquels nous nous sommes battus vous inquiète (et, vous devriez être inquiets!), nous vous encourageons à lire les faits sur les congés de maladie que l’AFPC a amassé.

Il y a beaucoup de fausses informations qui circulent; c’est à nous mettre les choses au clair!

Disons au ministre des Kiosques de jardins, Tony Clement, qu’il ne va pas voler nos congés de maladie!

Tisser des liens plus forts

Il y a une grande effervescence dans les bureaux régionaux de l’Alliance de la Fonction publique du Canada en ce moment; les représentants régionaux et représentantes régionales et les agents régionaux et agentes régionales de formation veulent s’assurer que les sections locales disposent des outils dont elles ont besoin pour tenir des conversations individuelles avec les membres.

« Nous devons tirer profit de la force de nos membres, a déclaré Shelina Merani, agente de formation par intérim dans la région de la capitale nationale. Il est essentiel d’établir des liens plus étroits entre les membres. »

C’est en effet essentiel – nous traitons avec un gouvernement qui a l’impudence de s’attaquer aux syndicats et de nous enlever les avantages pour lesquels nous nous sommes battus.

Mme Merani espère que les militants syndicaux s’inscriront en grand nombre aux cours sur la mobilisation des membres qui seront donnés prochainement. Dans la RCN, ces cours auront lieu en anglais le 11 et 17 juin et en français le 18 juin.

Pour ce qui est des Prairies, Carm Chan, représentante régionale à Edmonton, a déclaré qu’elle donne de la formation aux militants de différentes manières.

« Nous nous rendons directement dans les sections locales, a précisé Mme Chan. Nous donnons de la formation le samedi et durant la fin de semaine, et nous avons même étalé une formation de trois heures sur trois pauses-repas! »

En Atlantique, la représentante régionale Janice Grant a précisé que la plupart des sections locales de la Nouvelle-Écosse ont reçu de la formation sur la manière de tisser des liens avec les membres durant les séances de leadership. Maintenant que les sections locales ont des notions élémentaires, les représentantes régionales et les représentants régionaux de la Nouvelle-Écosse donnent de la formation aux sections locales qui en font la demande.

« Nous voulons que chaque section locale comprenne ce qu’elle doit faire pour toucher chacun des membres », a affirmé Mme Grant.

Pour en savoir plus sur la formation donnée dans votre région, veuillez consulter votre site Web régional de l’AFPC ou communiquer avec votre représentante régionale ou représentant régional.

25 million pour détruire notre musée

« C’est comme si on prenait une Rolls-Royce, qu’on découpait le toit et qu’on enlevait la banquette arrière pour en faire une camionnette. »

C’est ainsi que Lorne Holyoak, de la Société canadienne d’anthropologie, a décrit hier le plan du gouvernement Harper de modifier le Musée canadien des civilisations, à une réunion du Comité permanent du patrimoine canadien.

« Nous nous opposons à la disparition de l’un des joyaux de notre collection de musées. Ce serait une terrible erreur, lourde de conséquences », ajoute M. Holyoak.

La réunion d’hier était pour les membres du Comité la seule occasion de discuter du projet de loi C‑49, projet qui donnerait une nouvelle image au musée, au prix de 25 M$, et modifierait considérablement son mandat. Le NPD a présenté une motion proposant que deux autres réunions sur le sujet aient lieu, afin que le Comité puisse entendre plus de témoins. Cependant, la motion a été rejetée par la majorité des conservateurs.

L’ancien président directeur général du musée, Victor Rabinovich, a été appelé à témoigner. Il a dit trouver que le nouveau mandat du musée avait « des horizons très limités. »

Actuellement, le MCC présente un portrait très détaillé de l’histoire canadienne », explique M. Rabinovich. Il estime qu’environ les trois quarts des aires d’expositions sont déjà consacrées à l’histoire canadienne.

M. Rabinovich croit qu’il est possible d’améliorer ces aires sans changer le musée de façon radicale.

Un certain nombre de témoins se sont également dits préoccupés par le fait que le libellé du projet de loi allait réduire considérablement l’importance de la recherche.

« Selon le libellé actuel, il serait possible qu’il n’y ait plus aucune recherche entreprise au musée même », mentionne M. Holyoak. « De plus, il semble que ce soit déjà prévu que les recherches viendront compléter les expositions, qui auront déjà été déterminées, plutôt que de former la base éclairée et critique des futures expositions. »

James L. Turk, directeur exécutif de l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université, déplore le peu d’engagement des historiens, des anthropologues et des archéologues pour ce qui est de la planification des activités du musée. Il croit que les failles du projet de loi sont en partie attribuables à ce manque de consultation.

Par exemple, le mandat du nouveau musée évacuerait la notion de « compréhension critique » pour accroître simplement la « compréhension ».

La disparition de «  la compréhension critique » est inquiétante, déclare M. Turk. « Favoriser la compréhension critique de l’histoire est l’un des principaux buts de tout grand musée. Permettre aux visiteurs d’avoir une compréhension critique de l’histoire consiste avant tout à leur permettre de voir les choses sous différents angles – ils ont la possibilité de critiquer et d’analyser le passé, et d’approfondir des points de vue répandus plutôt que de se borner à vénérer des héros nationaux. »

M. Rabinovich a repris à son compte les préoccupations de M. Turk, en soulignant qu’un seul mot faisait une énorme différence, surtout lorsqu’un musée doit utiliser la loi pour justifier chaque dépense, que ce soit au vérificateur général, au Conseil du Trésor ou au ministère du Patrimoine canadien.

« Le choix des mots est très important. Ce n’est pas cosmétique », déclare M. Rabinovich.

« La compréhension critique est une expression intellectuelle, c’est la capacité de critiquer, de s’informer et de remettre en question nos connaissances », explique M. Rabinovich.

« Vous avez d’un côté la capacité de se mobiliser, de débattre, d’argumenter et, de l’autre côté, la capacité de fournir des renseignements pour informer. »

Solidarité avec les agentes et les agents du service extérieur

Les membres de l’Association professionnelle des agents du service extérieur ont officiellement quitté le travail aujourd’hui. Si vous travaillez pour le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, on vous demande de bien lire l’article du 4 avril (ci-dessous) qui vous expliquera comment continuer à faire votre travail tout en appuyant la grève de vos collègues.

L’article du 17 avril suit:

Nos confrères et consœurs de l’Association professionnelle des agents du service extérieur sont maintenant en grève depuis trois semaines. Notre syndicat continue de soutenir fermement leurs actions.

Le président national, Doug Marshall, a envoyé une lettre au sous-ministre adjoint, Nadir Patel, insistant sur le fait que la haute direction et les chefs de la mission devraient respecter les directives émises précédemment par le SMA. Le 20 mars, M. Patel a déclaré, par courriel, « les comités locaux de grève doivent être composés de cadres supérieurs non représentés du groupe EX et de groupes non représentés. »

En revenant sur sa position et en demandant à nos membres qui sont des agentes/agents de la gestion et des affaires consulaires d’effectuer les tâches qui sont de toute évidence de niveau EX, le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international complique vraiment la vie de nos membres. Ces demandes doivent cesser immédiatement.

Si la situation se prolonge, les agentes et agents de la gestion et des affaires consulaires verront leur charge de travail augmenter. C’est pour cette raison que nous exhortons tous les membres de l’AFPC qui constatent une augmentation de leur charge de travail à documenter leur situation. Nous voulons nous assurer que toutes les heures supplémentaires que vous faites seront réclamées (et payées !).

On s’assure ainsi que les agentes/agents de la gestion et des affaires consulaires, qui font déjà amplement leur part, documentent leur charge de travail au cas où un problème surviendrait. C’est tout simplement impossible de tout faire!

Nous pourrons ainsi démontrer, une fois les actions syndicales en milieu de travail de l’APASE terminées, que la réticence du Conseil du Trésor à négocier équitablement avec l’APASE a eu des répercussions négatives sur les agentes/agents de la gestion et des affaires consulaires.

Nos membres qui travaillent à l’étranger subissent déjà beaucoup de stress au quotidien. Nous pressons le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international de retourner à la table de négociation.

Si vous avez des questions, veuillez utiliser votre adresse courriel personnelle pour envoyer un courriel à la vice-présidente régionale, Heather Brooker, à l’adresse suivante : hbrooker97@gmail.com

L’article du 4 avril suit:

Nos consœurs et confrères de l’Association professionnelle des agents du service extérieur (APASE) ont récemment voté pour la grève. Le Syndicat des employées et employés nationaux témoigne sa solidarité à ces membres et demande au gouvernement du Canada de négocier de bonne foi.

Bon nombre de nos membres travaillent aux côtés d’agentes et d’agents du service extérieur dans les ambassades canadiennes partout dans le monde et à l’administration centrale. Nos membres doivent remplir leurs fonctions habituelles. Comme cette grève ne touche par les membres de l’AFPC, ceux‑ci doivent se présenter au travail et s’acquitter de leurs tâches courantes.

Franchir un piquet de grève est habituellement mal perçu. Cependant, nos membres n’ont pas le choix, ils doivent se présenter au travail. Nous vous encourageons à soutenir vos collègues en faisant du piquetage avec eux en dehors de vos heures de travail normales. Mieux encore, apportez-leur du café et des bouteilles d’eau! Profitez-en pour expliquer votre situation. Vous soutenez leur grève, mais vous devez quand même vous présenter au travail. Vos collègues devraient comprendre votre situation.

Cependant, si on vous intimide ou si vous craignez pour votre sécurité, éloignez-vous du piquet de grève et téléphonez à votre superviseur. Votre gestionnaire doit vous permettre de vous rendre au travail de façon sécuritaire.

Vous devriez aussi être vigilant lorsqu’on vous demande d’exercer les tâches habituellement attribuées aux membres de l’APASE. Si cela se produit, faites ce que votre gestionnaire vous demande, mais communiquez immédiatement avec votre délégué syndical ou votre représentant syndical.

En tant que membre de l’AFPC, vous ne devriez participer à aucun comité de stratégie de grève – c’est le travail de la direction! Votre rôle est de suivre les directives émises par ces comités tout en vous assurant que vous n’êtes pas en train de faire le travail que fait habituellement un de vos collègues en grève.

Pour obtenir plus de renseignements au sujet de cette grève, veuillez consulter le site Web de l’Association professionnelle des agents du service extérieur. Votre équipe régionale et les dirigeantes et dirigeants de votre section locale devraient être en mesure de vous fournir de plus amples renseignements.

Finalement! Des dates d’arbitrage

La Commission des relations de travail dans la fonction publique a officiellement fixé les dates auxquelles la cause des membres du bureau régional des Opérations des enquêtes statistiques sera entendue. L’équipe de négociation présentera le dossier les 11 et 12 novembre 2013.

De son côté, le groupe des intervieweuses et intervieweurs sur le terrain attend toujours de connaître la date à laquelle la Commission entendra sa cause.

Dans sa toute dernière communication, l’Alliance de la fonction publique du Canada a été claire : l’équipe de négociation est prête à retourner à la table de négociation à tout moment – cependant, l’employeur doit d’abord accepter d’adopter une procédure équitable d’assignation des heures de travail et d’offrir des salaires comparables à celui des fonctionnaires qui font un travail semblable ailleurs.

On a distribué aux employées et aux employés du bureau régional et aux intervieweuses et intervieweurs sur le terrain des t-shirts affichant le slogan « L’ancienneté, j’y crois »; l’équipe de négociation demande aux membres des OES de le porter durant la Semaine nationale de la fonction publique – de préférence le 12 juin.

On a aussi entendu dire que, pour les intervieweuses et intervieweurs sur le terrain, les séances de formation sont une excellente occasion pour porter ces t-shirts!

Pour en savoir davantage, consultez la section sur les négociations des OES sur le site Web de l’AFPC.

Pour d’autres nouvelles sur les négociations des OES affichées sur notre site Web, cliquez ici.

Mois national de l’histoire autochtone

Un gouvernement qui avait une tendance à l’assimilation, voilà contre quoi les peuples autochtones de notre pays ont dû se battre pendant plus d’un siècle. Lorsque l’on parle de l’histoire des peuples autochtones, du point de vue des droits de la personne, il faut reconnaître que, pendant de nombreuses années, le gouvernement canadien a voulu empêcher les Autochtones de décider de leur destinée — pour qu’ils ne puissent pas résister à l’assimilation.

Peu de temps après la Confédération, le gouvernement a commencé à forcer les Autochtones à se « civiliser ». La Loi constitutionnelle conférait au gouvernement fédéral l’entière responsabilité des « Indiens ». Le gouvernement s’est ensuite mêlé de déterminer qui était « Indien », et qui ne l’était pas.

Déterminer qui avait le statut d’Indien et qui ne l’avait pas est devenu compliqué. Le statut d’Indien se transmettait de père en fils; si seulement votre père était Indien, vous l’étiez aussi. Si seulement votre mère était Indienne, vous ne l’étiez pas. Une femme ayant le statut d’Indien qui épousait un homme qui ne l’avait pas perdait instantanément son statut. Cette politique est demeurée en vigueur jusqu’en 19851.

Nombreux sont ceux qui avaient le statut d’Indien et qui l’ont eux aussi perdu automatiquement parce qu’ils ont obtenu un diplôme collégial ou universitaire.

On a fondé des conseils de bande, surtout dans le but d’atténuer le rôle dominant que jouaient les Aînés. En diminuant les pouvoirs des Aînés, la Loi sur les Indiens affaiblissait les collectivités autochtones et les rendrait plus faciles à contrôler.

« Malgré ce témoignage de respect, la Loi sur les Indiens accordait aux conseils de bande des pouvoirs limités. Les agents des Indiens pouvaient démettre de leurs fonctions des chefs qu’ils ne jugeaient pas convenables et pouvaient annuler les décisions du conseil de bande avec lesquelles ils n’étaient pas d’accord2»

Le gouvernement s’en est également pris aux pratiques spirituelles et culturelles des peuples autochtones. Les pow-wow et les potlatchs ont été frappés d’interdiction jusqu’en 1951. Les responsables du gouvernement et les missionnaires croyaient que ces pratiques « empêchaient les Autochtones de s’assimiler au sein de la société canadienne3. »

Le gouvernement a également limité les déplacements des Autochtones.

« Après la rébellion de 1885, un système de laissez-passer a été mis en place, confinant ainsi les Indiens dans les réserves. Pour sortir, ils devaient se procurer un laissez‑passer auprès d’un agent des Indiens en lui révélant sa destination, la raison pour laquelle il devait se déplacer et la durée de son voyage. Il s’agissait d’un système extrajudiciaire, reconnu comme tel par tous les fonctionnaires de la couronne4. »

Le système de laissez-passer a néanmoins été appliqué par la Gendarmerie à cheval du Nord-Ouest, empêchant ainsi la tenue de rassemblements traditionnels et confinant davantage les peuples autochtones dans les réserves. Il était devenu impossible pour les collectivités autochtones de se rassembler pour former un groupe de résistance.

Le gouvernement s’est également servi des pensionnats dans l’espoir d’assimiler les Autochtones. On séparait les enfants de leur famille dans le but de les « socialiser », loin de l’influence de leurs parents. Ces pensionnats punissaient sévèrement les élèves lorsqu’ils parlaient leur langue maternelle.

Cependant, le gouvernement n’avait pas les ressources pour administrer ces écoles. Par conséquent, il a demandé aux églises de prendre la relève.

« Les mauvais traitements, qui étaient monnaie courante dans ces écoles, auraient causé la mort de quelque 50 000 enfants autochtones, sans compter tous les autres qui ont été victimes de graves abus physiques et sexuels5. »

En 1904, Dr Peter Bryce a été nommé inspecteur médical du ministère de l’Intérieur et des Affaires indiennes. Trois ans plus tard, M. Bryce a réalisé des inspections dans 35 pensionnats dans les trois provinces des Prairies. Dans son rapport, il a révélé un taux surprenant de maladies et de décès chez les enfants. Dans ses recommandations, M. Bryce exhortait le gouvernement à assumer l’entretien complet des pensionnats et à réglementer ces écoles, puisqu’il avait promis de le faire dans un traité. »

Cependant, on a balayé le rapport sous le tapis. Frustré par le fait que le gouvernement n’ait rien fait, M. Bryce a démissionné et, en 1922, il a publié ses observations dans un livre appelé The story of a national crime (L’histoire d’un crime national).

« Cette histoire aurait dû être racontée il y a plusieurs années et présentée à la population », écrivait M. Bryce dans l’épilogue de son livre6.

« Aujourd’hui, je peux m’exprimer librement », ajoutait‑il, expliquant que, après avoir démissionné de son poste il n’était plus lié par le serment professionnel de la fonction publique, qui l’avait empêché de parler pendant si longtemps7.


[1] Henderson, William B. Loi sur les Indiens. L’Encyclopédie canadienne.

[2] Berry, Susan et Jack Brink. (2004) Aboriginal Cultures in Alberta: Five-hundred Generations. Edmonton, Alberta : McCallum Printing Group, Inc.

[3] Idem.

[4] Harring, S. (2005) There Seemed to Be No Recognized Law: Canadian Law and the Prairie First Nations. In Knafla, Louis A. et Jonathan Swainger (Éd.), Laws and Societies in the Canadian Prairie West, 1670-1940. Vancouver, C.‑B. : UBC Press.

[5] Akhavan, Payam (2012) Reducing Genocide to Law. New York : Cambridge University Press.

[6] Bryce, P. H. (1922) The story of a national crime, obtenu à partir du lien suivant : http://www.archive.org/stream/storyofnationalc00brycuoft/storyofnationalc00brycuoft_djvu.txt

[7] Idem.

Travailleurs accidentés : une douloureuse perception de soi

En plus de supporter leurs douleurs physiques, les travailleurs accidentés doivent souvent modifier leur perception d’eux‑mêmes. Selon Sharon-Dale Stone, professeure agrégée en sociologie à Lakehead University et chercheuse principale pour une étude sur les travailleurs accidentés, il est honteux d’être un travailleur accidenté dans notre société.

Son article, intitulé Workers Without Work: Injured Workers and Well-Being, se penche sur la façon dont le bien-être des travailleurs accidentés est touché par le fait qu’ils ne peuvent travailler. Mme Stone et son équipe de chercheurs ont animé 12 groupes de discussion dans l’ouest de l’Ontario pour obtenir de première main des commentaires auprès de travailleurs accidentés relativement aux répercussions que leurs blessures ont eues sur leur vie.

« Pour moi, personnellement, ce fut gratifiant de pouvoir être capable de documenter ces histoires puisque je savais depuis longtemps que les travailleurs accidentés vivaient des situations horribles », a déclaré Mme Stone, lors d’une entrevue téléphonique. « Et en documentant ces histoires et en les publiant, je serais en mesure de provoquer un faible degré de changement. »

Les travailleurs accidentés suscitent souvent de la méfiance – comme si la seule chose qu’ils souhaitent, c’est de rester à la maison et de recevoir leur salaire. Cependant, l’étude de Mme Stone révèle que la plupart des travailleurs veulent réellement retourner au travail; leurs blessures ont un effet dévastateur et pénible sur leur vie.

« Ne pas pouvoir reprendre mon travail d’infirmière a été la chose la plus difficile que j’ai vécue », a mentionné une des participantes à l’étude de Mme Stone. « C’est ce que j’aimais faire. J’aimais vraiment ça, et j’étudiais pour devenir infirmière autorisée. Je travaillais, j’allais à l’école et aux rencontres syndicales, même le vendredi soir et le samedi. »

« Nous vivons dans une société qui nous encourage tous à être méfiants des autres », a expliqué Mme Stone. « Nous vivons également dans une société qui privilégie le visible, ce qui signifie que si tu as n’importe quelle blessure ou incapacité invisible, on te soupçonne automatiquement d’essayer de t’en tirer avec quelque chose. »

« C’est un grand problème puisque la plupart des incapacités ne sont pas visibles. »

En plus de devoir composer avec leur nouvelle réalité, les travailleurs accidentés doivent également composer avec les membres de leur famille et leurs collègues qui ne sont pas si compréhensifs face à leur situation.

« Le plus dur, c’est quand un de tes collègues de travail te dit “ j’aimerais ça être à ta place ”, ou des choses du même genre », a expliqué un homme qui travaillait comme tuyauteur.

Un autre participant à l’étude de Mme Stone, un conducteur de bouteur, a parlé du manque de compréhension de sa famille.

« Dans famille, je pense avoir été complètement rejeté parce que je ne travaillais pas, a déclaré cet homme. Mon père a des valeurs très traditionnelles, du genre qu’il ne faut jamais s’absenter du travail. Il faut travailler, et travailler encore, même s’il pleut, même si on a mal, il faut travailler. »

Certains travailleurs accidentés ont déclaré se sentir abandonnés par des collègues qui étaient proches d’eux.

« Encore maintenant, presque tous les hommes avec qui j’ai travaillé pendant toutes ces années, je ne leur parle plus, a déclaré un travailleur de la construction. Avant mon accident, on pouvait passer des soirées entières dans un bar ou passer la fin de semaine ensemble. Dès que je me suis blessé, on m’a tout de suite rejeté, exclus. Bye! »

Et pour couronner le tout, les travailleurs accidentés doivent également vivre un processus difficile : demande d’indemnités, formation de recyclage ou tâches modifiées. Un des participants à l’étude de Mme Stone, un opérateur d’équipement blessé au dos, aux épaules et au cou, raconte que, pour son employeur, lui donner des tâches modifiées consistait à lui faire transporter du ciment dans une brouette.

Lesley Sanderson, agente des relations de travail au sein du Syndicat des employées et employés nationaux, mentionne que cela se produit souvent parce que la preuve médicale est déficiente – en fait, selon elle, c’est souvent le plus gros obstacle à surmonter pour obtenir des mesures d’adaptation adéquates.

« Les employeurs, les employés et les syndicats doivent s’appuyer sur les avis d’un expert médical, a expliqué Mme Sanderson. Si votre médecin ne connait pas bien le processus en ce qui a trait aux recommandations au niveau médical et des mesures d’adaptation, le processus devient complexe pour tous ceux qui se basent sur ces informations. »

Cependant, selon Mme Sanderson, une difficulté courante, c’est de s’assurer que les médecins fournissent les bons renseignements. Elle a dit que les employeurs devraient envoyer des lettres claires, qui demandent des renseignements adéquats, avec la description de tâches de l’employé.

« Quand avez-vous rencontré cette personne? Quel est le pronostic relativement à son retour? Quelles seront les restrictions et les limites imposées à cette personne à son retour au travail? Quelles sont les mesures d’adaptation recommandées? Beaucoup de médecins ne savent pas ce qu’ils doivent faire, et bien souvent les employeurs n’envoient pas la description de travail avec la lettre. Les médecins en ont vraiment besoin afin de bien comprendre la situation du travailleur. »

Cependant, même si les employés réussissent à obtenir des tâches modifiées, ils s’exposent tout de même au manque de compréhension de leurs collègues. Dans l’étude de Mme Stone, une commis au service à la clientèle a fait part de son expérience :

« Avec mes collègues, c’est spécial, a déclaré cette femme. Ils me regardent de haut parce que je n’arrive pas à faire certaines choses. Et ils ne se gênent pas pour en parler. “ Est-ce qu’il faut vraiment qu’on fasse tout ici? ” Je n’apprécie pas qu’on me le rappelle constamment, en plus. Une blessure, ce n’est pas simplement… il y a beaucoup d’autres problèmes qui s’y rattachent et qu’il faut gérer. Alors, on n’a pas… on n’a pas vraiment besoin de ça. On n’a pas besoin de commentaires déplaisants de collègues qui ne comprennent pas. »

Mme Sanderson encourage souvent des membres qui ont des problèmes importants de santé à être franc avec leur employeur.

« Il y a bien sûr des risques associés à cette ouverture, a-t-elle signalé. Mais, quand on le fait, ça semble à renforcer la confiance. Les gens peuvent comprendre plus facilement. »

« En parler à vos collègues peut se retourner contre vous – vous n’êtes pas obligé d’en parler. Cependant, si vous essayez de faire comprendre votre situation à l’autre personne, cela peut aider. »

Mme Sanderson croit que la question des mesures d’adaptation est vraiment d’actualité, compte tenu du vieillissement de la population.

« Personnellement, je crois qu’on ne devrait jamais avoir à négocier les mesures d’adaptation », conclut Mme Sanderson. Ce devrait être un processus auquel tout le monde participe pour permettre au travailleur de revenir au travail aussitôt que sa santé lui permet. »

Quant à la Professeure Stone, elle aimerait voir les syndicats éduquer leurs membres régulièrement sur le sujet des travailleurs accidentés – d’aller au-delà de la formation sur la prévention des accidents afin de se pencher sur la manière de traiter les travailleurs accidentés.

« Ils devraient sensibiliser tout le monde au fait que ce n’ait pas la faute du travailleur qu’il a été blessé. Ils ont besoin de l’appui de leurs collègues. Ils ont besoin de l’appui de leur syndicat. Ils ont besoin de l’appui de la gestion. »

Au suivant!

La fin de semaine dernière, Krystle Harvey, membre de la section locale 00383 à Sturgeon Falls, en Ontario, a participé à ce qui pourrait être son dernier événement syndical avec l’AFPC. Mme Harvey vient tout juste de se trouver un nouvel emploi ailleurs qu’à Statistique Canada, ce qui signifie qu’en plus de dire au revoir à d’excellents collègues et de quitter un emploi qu’elle aimait vraiment, elle doit également dire au revoir au syndicat.

« C’est du syndicat dont je vais m’ennuyer le plus parce que j’ai rencontré tellement de personnes extraordinaires et j’ai pu réaliser tant de choses formidables », déclare-t-elle.

Après la séance de formation, Mme Harvey s’est servie de son compte Facebook pour demander à ses collègues de travail de participer aux activités syndicales. Son statut disait notamment ce qui suit : « Je presse tous mes collègues de Statistique Canada à participer davantage aux activités du syndicat! Si vous ne luttez pas pour vos droits, qui le fera? »

Mme Harvey, âgée de 29 ans et employée à Opération des enquêtes statistiques, admet qu’elle n’a pas toujours tenu les syndicats en haute estime. Dans un emploi antérieur, elle avait l’impression que son syndicat protégeait des personnes qui ne méritaient pas réellement d’être protégées.

Mais, heureusement pour nous, après avoir obtenu un emploi à Statistique Canada, Mme Harvey a commencé à participer aux activités de notre syndicat et son opinion a rapidement changé. Elle occupe actuellement le poste de secrétaire au sein de sa section locale. Elle admet pourtant que c’est un peu par accident qu’elle a commencé à participer aux activités syndicales. Poussée à le faire par une de ses amies,  Mme Harvey s’était inscrite à un cours sur le militantisme politique et social.

« Une de mes amies m’a dit “Viens avec moi, on va tellement s’amuser – on va passer une belle fin de semaine” »,  se rappelle Mme Harvey. « Et puis… mon amie n’est même pas venue. »

Néanmoins, Mme Harvey a passé la fin de semaine à en apprendre davantage au sujet du syndicat et à connaître les dirigeantes et dirigeants de sa section locale.

« Ça m’a fait participer davantage, ce qui m’a donné envie de participer encore plus aux activités de mon syndicat. »

Il convient de souligner qu’au sein des Opérations des enquêtes statistiques, il y a encore un grand nombre de problèmes qui traînent depuis longtemps et qui ne sont toujours pas réglés. Nos membres espèrent que la présente ronde de négociation se traduira par un milieu de travail plus juste. Mme Harvey croit que la prise de conscience de ces problèmes a nourri son militantisme syndical.

« Je n’étais pas vraiment au courant des problèmes avant de participer aux activités. En peu de temps, j’ai commencé à voir tous ces problèmes et j’ai voulu faire quelque chose pour les régler. »

La séance de formation de la fin de semaine dernière a permis à 11 participants de parler de ces problèmes. Malgré le fait que tous les membres de l’AFPC de la région de North Bay et de Sudbury pouvaient assister à la formation, seuls les membres de la section locale de Mme Harvey étaient présents.

Un des membres qui étaient là a trouvé que c’était plutôt triste de voir si peu de participants; cependant, Mme Harvey n’est pas de cet avis.

« De toutes les personnes à North Bay, et de toutes les sections locales – nous sommes les seuls à nous être présentés », déclare-t-elle. « Je crois que cela en dit long sur notre section locale et sur notre niveau de participation aux activités syndicales – et sur les liens qui nous unissent. »

Le nouvel emploi de Mme Harvey à l’extérieur de Statistique Canada est un poste de gestion. Elle admet à la blague qu’elle ne pourra probablement plus autant glorifier les syndicats.

« Mais je crois encore fermement aux syndicats, peu importe où je me rendrai et avec qui je travaillerai.

En fait, Mme Harvey s’assure que son enthousiasme pour le syndicat se perpétuera après son départ. En plus d’exhorter ses collègues à participer aux activités syndicales, Mme Harvey essaie de convaincre son frère aîné Trevor, qui travaille également à Statistique Canada, de participer à de telles activités.

« Je lui ai dit “Trevor, il faut que je transmette mon héritage, c’est toi qui dois dorénavant participer aux activités syndicales.” »

Veuillez vous joindre à nous pour souhaiter bon succès à Krystle dans ses nouvelles responsabilités – et à Trevor aussi, dans sa participation syndicale! Laissez un commentaire ci-dessous!

Les OES sur la Colline

Le 10 mai, le député Claude Gravelle (NPD – Nickel Belt) s’est levé durant la période des questions et a appris aux députés de la Chambre des communes quelque chose qui n’a absolument pas échappé à membres : le gouvernement malmène les employées/employés des Opérations des enquêtes statistiques.
«Le gouvernement mène la vie dure à la science et aux statistiques, et voilà maintenant qu’il maltraite ceux qui recueillent les données, a dit M. Gravelle. « Il y a 200 préposés aux enquêtes statistiques à Sturgeon Falls. Ils font partie des quelque 1 500 employés au pays qui sont sans contrat de travail depuis plus d’un an.»

L’AFPC attend toujours de connaître les dates d’arbitrage pour les employées/employés des bureaux régionaux, responsables de recueillir des données à partir d’un centre d’appel, et pour les intervieweuses/intervieweurs sur le terrain, qui font du porte‑à‑porte.

Parmi les demandes, il y a la question de l’ancienneté. En effet, nos membres veulent que l’employeur reconnaisse l’ancienneté lorsqu’il attribue les heures de travail. À l’heure actuelle, l’employeur n’est pas obligé d’offrir un minimum d’heures à ses employées/employés.

En réponse à l’intervention de M. Gravelle, le député conservateur Andrew Saxton a déclaré : « Monsieur le président, notre gouvernement négocie de bonne foi. »

Pour obtenir plus de renseignements, veuillez consulter la section sur les négociations des OES sur le site Web de l’AFPC.

Journée internationale des musées

Le 18 mai, c’est la Journée internationale des musées. Profitons de l’occasion pour présenter quelques-uns des formidables musées où travaillent nos membres!

Le Musée canadien des droits de la personne à Winnipeg est la toute dernière section locale qui s’est jointe au Syndicat des employées et employés nationaux. Nos membres là-bas travaillent déjà d’arrache‑pied pour faire des recherches et préparer des expositions. L’ouverture du musée est prévue en 2014. Si vous voulez un avant-goût du musée, vous pouvez le voir en direct grâce aux caméras Web du chantier… c’est impressionnant!

Le Musée canadien des civilisations mérite absolument d’être visité — surtout si vous avez des enfants. Le musée est situé à Gatineau, en face d’Ottawa, de l’autre côté de la rivière (vous pouvez facilement vous y rendre à pied en partant du Marché By et en traversant le pont Alexandra). La Grande Galerie est une des parties les plus impressionnantes du musée. On peut y voir des mâts totémiques et des façades de maisons des Premières Nations de la côte du Pacifique.

Si vous avez un penchant pour les arts, rendez-vous au Musée des beaux-arts du Canada. Que vous aimiez l’art médiéval ou l’art contemporain, vous allez assurément y passer d’agréables moments. Évidemment, vous allez trouver des tableaux du Groupe des sept, mais si vous recherchez quelque chose de vraiment patriotique, allez voir la toile de Benjamin West, La mort du général Wolfe. Pour une œuvre plus contemporaine, allez voir la pièce Tête d’un bébé de Ron Mueck. Enfin, vous pouvez participer à des séances de photos géniales à l’extérieur du musée, entre les huit longues pattes de la charmante Maman!

Près du centre-ville d’Ottawa, il y a aussi le Musée canadien de la guerre. Cet été, il y aura une exposition intitulée Paix. L’exposition analyse les événements et les enjeux qui ont poussé les Canadiens à s’engager au service de la paix. Parmi les expositions permanentes, les visiteurs pourront voir la collection impressionnante de matériel militaire. Il y a également un salon qui présente de nombreux moyens utilisés par les Canadiens pour rendre hommage aux soldats tombés au combat. Enfin, prenez un moment pour vous reposer et pour réfléchir dans la Salle du Souvenir.

Le Musée canadien de la nature est lui aussi un endroit extraordinaire à visiter, surtout avec les enfants. D’autant plus que le musée n’est qu’à une courte distance à pied du bureau principal du SEN, dans le centre-ville d’Ottawa. Cet édifice impressionnant ressemble à un château — et en 1916, il est devenu le quartier général d’urgence du gouvernement canadien après l’incendie qui avait ravagé les édifices du Parlement. La collection impressionnante de dinosaures et l’Animalium (qui n’est pas recommandé aux personnes qui ont peur des tarentules et des autres bestioles effrayantes!) plairont à coup sûr aux enfants.

À l’extérieur du centre-ville, il y a un autre musée vraiment génial qui vaut la peine d’être visité avec les enfants : le Musée canadien des sciences et des technologies. Ceux qui ont déjà visité le musée avec leur école dans leur jeunesse se rappelleront sans aucun doute de la Cuisine bizarre : une étrange cuisine qui joue des tours à votre équilibre! Tenez bien la rampe! Et oui, c’est bien vrai, il y a réellement des locomotives à vapeur à l’intérieur du musée!

Si vous cherchez quelque chose de plus « chaleureux », rendez-vous au Musée de l’agriculture du Canada. Vous y verrez des cochons, des chevaux, des vaches… et même des alpagas! On y présente tous les jours des démonstrations qui valent vraiment la peine, comme apprendre à cuisiner avec les céréales, traire une vache et faire le toilettage d’un veau.

Enfin, n’oubliez pas le Musée de l’aviation et de l’espace du Canada. Si vous aimez la science‑fiction, vous serez heureux d’apprendre que, cet été, le musée présentera une exposition sur Star Wars! Cependant, ce qu’il y a de plus impressionnant dans ce musée, c’est sa collection d’avions — et tout récemment, le musée a ajouté le fameux bras canadien à sa collection.

La prochaine fois que vous serez de passage à Winnipeg ou dans la région de la capitale nationale, n’oubliez pas de visiter quelques-uns des fantastiques musées nationaux où travaillent nos membres!