Commémoration et action contre la violence faite aux femmes

Le 6 décembre 1989, Marc Lépine, un jeune homme de 25 ans, entrait à l’École Polytechnique à Montréal et tirait sur 28 personnes avant de retourner l’arme contre lui. Lépine, qui a tiré sur des femmes précisément en raison de leur sexe, en a tué 14 ce jour-là. La Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes nous permet de rappeler à notre souvenir celles qui sont décédées ce jour-là et de prendre des mesures pour empêcher que d’autres femmes soient victimes de violence.

La violence faite aux femmes s’exprime sous plusieurs formes. En 2010, sept victimes sur 10 dans les cas de violence familiale déclarés à la police étaient des filles ou des femmes[1]. Entre avril 2007 et mars 2008, les maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence au Canada ont accueilli environ 62 000 femmes et 38 000 enfants. Les femmes sont environ trois fois plus susceptibles que les hommes d’être victimes d’un homicide entre conjoints[2].

Lorsqu’on parle de violence faite aux femmes, il est souvent question de violence familiale. Cependant, nombreuses sont les femmes victimes de violence en milieu de travail, notamment d’agressions, de harcèlement sexuel, d’intimidation et de harcèlement fondé sur la race, le handicap, l’orientation sexuelle et la religion.

Dans une étude réalisée en 2004 par le Centre for Research and Education on Violence Against Women and Children, les chercheurs ont conclu que les femmes « paient bien des coûts physiques, affectifs et monétaires liés au harcèlement[3] ». Les répercussions ne se limitent pas au milieu de travail; le fardeau psychologique et économique a souvent des répercussions sur la vie familiale de la femme. Ces femmes trouvent différentes façons de faire face à ce qui leur arrive :

« Certains mécanismes de survie peuvent faire cesser le harcèlement, d’autres visent simplement à les aider à traverser leur journée de travail.  Alors que certaines femmes décident de confronter leur harceleur, la plupart d’entre elles réagissent d’autres façons, par exemple, en évitant le harceleur, en niant ce qui leur arrive et en se blâmant[4]. »

Le rapport formule un certain nombre de suggestions pour les syndicats, notamment offrir la formation appropriée, permettre aux femmes d’être accompagnées par une personne de confiance dans les réunions avec leurs représentants syndicaux et déterminer s’il vaut mieux pour la plaignante que l’on traite sa plainte par un grief, un processus établi par l’employeur ou un processus employeur/syndicat.

Pour obtenir plus de renseignements au sujet de la violence en milieu de travail, cliquez sur le lien suivant : Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail. Si vous connaissez une femme victime de violence, Santé Canada recommande que vous communiquiez avec les services suivants de votre collectivité : maison d’hébergement ou de transition, services de police, services aux victimes, centre d’aide ou ligne d’écoute téléphonique, centre pour femmes, services sociaux ou centre de soins de santé.


[1] Marie, S. (2012) La violence familiale au Canada :  un profil statistique, 2010. Statistique Canada, article de Juristat. Téléchargé à l’adresse suivante : http://www.statcan.gc.ca/pub/85-002-x/2012001/article/11643-fra.pdf

[2] Beattie, S. et A. Cotter (2009) L’homicide au Canada. Statistique Canada. Téléchargé à l’adresse suivante : http://www.statcan.gc.ca/pub/85-002-x/2010003/article/11352-fra.htm

[3] Carr, J., A. Huntley, B. MacQuarri et S. Welsh (2004) Rapport sur la violence et le harcèlement en milieu de travail. Centre for Research on Violence Against Women and Children. Téléchargé à l’adresse suivante : http://www.crvawc.ca/documents/harrassment_report-fr.pdf

[4] Carr, J., A. Huntley, B. MacQuarri et S. Welsh (2004) Rapport sur la violence et le harcèlement en milieu de travail. Centre for Research on Violence Against Women and Children. Téléchargé à l’adresse suivante : http://www.crvawc.ca/documents/harrassment_report-fr.pdf